Gaele, la clé du succès des équipes

Le management global et pragmatique de Didier Deschamps

L'Equipe de France de football championne du monde 2018.

Cette magnifique victoire de l'équipe de France de football, nous donne l'occasion d'étudier plus précisément le management de Didier Deschamps. C'est un management global, construit, réfléchi, pragmatique, basé sur ses nombreuses années d'expérience acquises en tant que joueur.

Le management des leaders, des égos et l'intégration des différents profils

Comme à son habitude, Didier Deschamps a réussi l'amalgame de toutes les personnalités nécessaires à cette réussite. C'est un meneur d'hommes à sa manière. C'est surtout quelqu'un qui sait discerner les qualités et spécificités de chacun et les mettre au profit du groupe, qu'il place au-dessus de tout. C'est un architecte de l'équipe qui s'attache en priorité à sa structure.
Cela passe par :

  • Ne pas sélectionner les joueurs "ingérables", qui pourraient fragiliser le groupe.
    Depuis leur différend très médiatisé, Karim Benzema et Mathieu Valbuena n'ont plus été sélectionnés. Les absents ont toujours tort et ici, ils donnent raison au sélectionneur !
  • S'appuyer sur plusieurs types de leaders.
    Leader d'ambiance comme Adil Rami, leader technique comme Antoine Griezmann, leader motivationnel comme Paul Pogba.
  • Ne pas négliger les "travailleurs".
    Par exemple Ngolo Kanté à la "capacité de travail" impressionnante. De même, Blaise Matuidi un travailleur fidèle et consensuel.
  • Bien gérer les égos des "stars".
    Kylian Mbappé principalement. Il a mis ses qualités au service du groupe.
  • Réussir l'amalgame entre les jeunes et les plus expérimentés, les Parisiens et les Marseillais, les timides et les extravertis, les incontournable et les éternels remplaçants.

Un Manager expérimenté et humble, en position d'apprentissage constant

Didier Deschamps a tout gagné en tant que joueur (Coupe du monde, Championnat d'Europe, etc.) et pourtant, il a commencé sa carrière d'entraîneur dans un club qui n'est pas des plus clinquants (l'AS Monaco). Il a appris patiemment, par essais et erreurs en ayant l'intelligence d'analyser ses succès et échecs et surtout, d'en tenir compte en adaptant son management.

Sa carrière d'entraîneur s'est construite progressivement comme celle de joueur. Il a franchi tous les paliers et à chaque fois s'est adapté.

Ici, le turn over a du bon. Il faut aussi changer de poste, d'environnement, de dirigeant, se confronter à des contextes différents pour pouvoir construire suffisamment de recul, d'expérience et d'adaptabilité.

Des objectifs clairs, une organisation qui en découle logiquement

La volonté de gagner cette coupe du monde était présente dès le début. Toute l'organisation, les choix de personnes, de lieux, d'activités etc. ont été fait effectués en parfaite cohérence avec cet objectif.

Un objectif bien déterminé doit être ambitieux mais aussi réaliste. Trop d'ambition mène à la démotivation et à l'inévitable gestion de l'échec. Trop peu de volontarisme mène à la routine et au manque d'initiative.

Le choix d'une stratégie gagnante et adaptée aux ressources disponibles

Didier Deschamps s'est appuyé durant toute la coupe du monde sur un système de jeu "défensif" qu'il a maturé et peaufiné longuement.

Même si des critiques ont pu voir le jour (en externe), il est resté fidèle à ses idées en considérant cependant qu'il a gagné chaque match avec ce système ! Cela laisse les détracteurs désarmés, devant prouver qu'on aurait pu faire mieux avec un autre système. Mieux que gagner la coupe c'est quoi ?

Cette stratégie a été choisie non seulement en fonction de son efficacité, mais aussi en fonction des ressources disponibles. C'est l'analyse des qualités et faiblesses des joueurs disponibles qui a conduit à ce choix.

Par exemple, en disposant d'un joueur comme Kylian Mbappé très rapide et adroit en jeu de contre, il devient possible de rester sur la défensive (et donc en sécurité) et de placer des attaques surprises au bon moment.

Une communication interne positive et motivante

Elle se caractérise par le rappel constant des objectifs, la célébration des victoires et l'analyse des échecs (pour s'améliorer) mais aussi des réussites (pour capitaliser).

Didier Deschamps se veut protecteur et presque paternaliste avec ses jeunes joueurs. Il est très respectueux avec les plus expérimentés.

Il ne se contente pas de corriger les défauts techniques mais il est capable également d'encourager, de féliciter, de remercier. Une attitude assez rare pour un manager ?

Un environnement stable et protégé

Favoriser la performance, c'est aussi veiller aux influences externes qui peuvent être perturbatrices (Médias, entourage professionnel, public).

C'est aussi savoir quand il faut ouvrir le groupe, et donc s'ouvrir aux influences extérieures, et quand il faut favoriser la "mise au vert" pour permettre au groupe de se reconstituer et de vivre ensemble.

En gérant la communication externe de main de maître (même si elle revêt du coup un aspect assez formaté), Didier Deschamps protège son groupe et fait passer également les messages qui servent ses objectifs.

La primauté du groupe sur les individus

C'est la ligne directrice de Didier Deschamps, le principe duquel il ne dévie jamais. Les comportements des membres de l'équipe sont passés au crible de cette exigence. Les attitudes déviantes sont immédiatement sanctionnées.

Il n'y a pas de passe-droit, pas de "tire-au-flanc", pas de position établie. Il faut gagner ses galons "au mérite" et travailler chaque jour pour se maintenir au top.

Cette valeur est partout répétée et affichée. Cela créé un creuset qui engendre finalement une sécurité pour les membres de l'équipe (les règles du jeu sont claires) et aussi un point fixe sur lequel s'appuyer.

Voir cette interview de Didier Deschamps :

Il y évoque notamment la volonté de constante progression (à 7'45), les vertus de l'adaptabilité (à 9'20) et la primauté du collectif (à 12'05).




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